Zinder

THÉMATIQUE 4: RURALITÉ ET MODERNITÉ

Chaque capsule pédagogique consiste à un entretien avec un membre de notre Cercle des Experts entre-coupé avec des extraits illustratifs du film Zinder. La courte durée (10 mins) permet au modérateur de faire visionner la capsule et mener un débat autour d’une thématique dans une séance d’une heure. En bas de page: des ressources supplémentaires, des questions pour stimuler le débat et une proposition d’activités.

La grande majorité des Nigériens (89 % de la population) vit dans un contexte rural, sans accès aux infrastructures urbaines, ce qui signifie que certaines commodités « essentielles » – eau courante, électricité, télécommunications et services publics – ne sont tout simplement pas accessibles à de nombreux citoyens. Les routes sont peu fiables et il n’est pas rare que les gens voyagent dans des charrettes tirées par du bétail. Les écoles « locales » peuvent être très éloignées des lieux de résidence et les soins médicaux sont très souvent inaccessibles. En conséquence, trois Nigériens sur cinq vivent dans la pauvreté et 41% sont considérés comme vivant dans une « extrême pauvreté », notamment ceux des zones rurales. Dans un rapport récent, « Pathways to Sustainable Growth in Niger », la Banque mondiale a cité le « faible capital humain (santé et éducation) » comme l’une des principales raisons des niveaux élevés de pauvreté au Niger.

L’accès à la santé et à l’éducation est un enjeu d’infrastructure et d’urbanisme. Alors que les écoles primaires existent à distance de marche de la plupart des communautés, les collèges sont organisés au niveau régional, à une distance significative de la plupart des petits villages. Dans un pays où les routes sont si mal entretenues que les courtes distances prennent un temps démesuré, il n’est pas possible pour les étudiants de faire le trajet quotidien vers et depuis l’université. Sans surprise, le taux d’alphabétisation du Niger dans son ensemble n’est que de 31,5 %. Autrement dit, près de 70% de la population nigérienne n’a pas appris à lire et à écrire. On peut supposer que ce chiffre est encore plus élevé à Kara-Kara.

Un taux d’analphabétisme aussi élevé a évidemment des implications pour le bon fonctionnement d’une démocratie. Comme le souligne le professeur Moumouni dans cette vidéo, une population non éduquée ne peut ni gouverner efficacement ni être gouvernée. La transformation de cette situation désastreuse nécessite des investissements et une planification urbaine sur le long terme afin que les infrastructures soient adaptées aux besoins d’une population majoritairement rurale.