Zinder

THÉMATIQUE 3: LE STATUT DES FEMMES

Chaque capsule pédagogique consiste à un entretien avec un membre de notre Cercle des Experts entre-coupé avec des extraits illustratifs du film Zinder. La courte durée (10 mins) permet au modérateur de faire visionner la capsule et mener un débat autour d’une thématique dans une séance d’une heure. En bas de page: des ressources supplémentaires, des questions pour stimuler le débat et une proposition d’activités.

Bien que ce film se concentre principalement sur les membres masculins de gangs, nous sommes également présentés à un certain nombre de résidentes de Kara-Kara – la compagne de Siniya qui est enceinte, les “femmes libres” de Tudan James, l’adolescente qui a été passée clandestinement du Nigéria et forcée de se prostituer, et la femme inter-sexe Ramsess. Il y a aussi un certain nombre de femmes moins visibles mais néanmoins présentes – la mère et les sœurs de Ramsess, les femmes anonymes portant des paniers sur la tête dans les premières séquences du film, les victimes de viol évoquées par Bawoo (mais pas vues) et, par contraste, la femme apparemment riche voyageant à l’arrière du taxi de Bawoo. La présence secondaire mais indélébile de ces femmes soulève immédiatement des questions sur le rôle et les droits des femmes dans la société nigérienne.

Certaines statistiques clés sont alarmants. Selon l’UNICEF, 76% des filles sont mariées par leur famille avant l’âge de 18 ans, dont 28% ont moins de 15 ans. Le taux de fécondité est de 7,2 enfants par femme. Ces deux facteurs font que la grande majorité des jeunes femmes nigériennes sont mariées et ont plusieurs enfants à leur charge avant même d’atteindre l’âge adulte, un facteur important dans le faible taux de scolarisation des femmes. En outre, étant donné qu’il est prévu que les femmes restent à la maison pour élever leurs enfants pendant que leurs maris subviennent aux besoins financiers du ménage, de nombreuses familles choisissent de ne pas du tout envoyer les filles à l’école, percevant cela comme une perte de temps. En effet, seulement 20,7% des filles nigériennes reçoivent une éducation secondaire. Les institutions internationales ont officiellement reconnu que le mariage des enfants et l’inégalité entre les sexes « entravent le développement du pays » (UNICEF « Renforcer la résilience au Niger »).

Dans un effort de surmonter les obstacles à l’éducation des femmes, le gouvernement nigérien a récemment annoncé une initiative visant à créer des internats aux frais de l’État. L’initiative a rencontré un accueil mitigé de la population, dont certains applaudissent l’opportunité offerte à leurs enfants et d’autres qui s’indignent de cette incursion dans les structures familiales traditionnelles et un bouleversement des mœurs culturelles établies.

Une femme qui s’est exprimée ouvertement sur la question de l’éducation des femmes est la slameuse Nourrath la Deboslam. Dans cet entretien qui porte sur la condition de la femme au Niger, elle affirme que ces jeunes filles ont besoin d’être protégées du mariage précoce et encouragées à terminer leurs études.